Comment parler « Cinéma »?
Plans et cadrages
Le plan :
Le plan est la plus petite unité d’un film. C’est un fait, un événement tourné en une seule fois, sans arrêt de la caméra (lors de la prise de vue), c’est-à-dire entre le moment où le metteur en scène dit "Action !" et "Coupez !".
La scène :
La scène est une unité de lieu et d’action qui peut comporter des didascalies comme au Théâtre. La scène est constituée d’une succession de plans (ou même un seul plan) regroupant une action complète.
La séquence :
La séquence est une suite de scènes constituant un sous-ensemble cohérent du récit.
Le cadrage :
C’est l’image résultante du choix des éléments visuels qui seront enregistrés. On peut ainsi distinguer différentes valeurs de cadre :
Plan général (PG) : cadrage qui donne une vue générale (un paysage, une ville, un décor).
Plan d’ensemble (PE) : cadrage qui permet de situer des personnages au sein d’un décor.
Plan de demi-ensemble ou plan large (PL): cadrage qui permet de situer des personnages dans une partie du décor.
Plan moyen (PM) : cadrage qui montre un ou plusieurs personnages de la tête aux pieds.
Plan américain (PA) : cadrage qui s’étend de la tête jusqu’à la moitié des cuisses. Souvent utilisé dans les westerns pour filmer le personnage du Stetson aux colts.
Plan rapproché taille (PRT) : cadrage qui filme la moitié supérieure du corps du personnage.
Plan rapproché poitrine (PRP) : cadrage qui s’étend de la poitrine jusqu’à la tête.
Gros plan (GP) : cadrage serré qui filme uniquement un visage, un objet.
Très gros plan (TGP) : cadrage très serré qui filme un détail du visage, de l’objet, …
Le champ :
Le champ désigne tout ce qui se situe dans le cadre.
Le contrechamp :
Le contrechamp désigne le fragment d’espace opposé au champ.
Le hors-champ :
Le hors-champ désigne tout ce qui se situe en dehors du cadre.
Raccords
Le raccord Cut:
Les deux plans sont juxtaposés sans aucun effet visuel.
Le raccord dans l’axe :
Les deux plans qui se suivent sont pris par une caméra placée dans le même axe mais à une distance différente du sujet. L’effet est proche de celui du travelling, mais sans le mouvement.
Le raccord dans le mouvement :
Les deux plans qui se suivent représentent des phases discontinues d’un même mouvement.
Le raccord en champ/Contrechamp :
Les plans successifs montrent des points de vue spatialement opposés, le plus souvent celui du regardant et celui du regardé. Ce type de raccord est très utilisé dans les dialogues.
Le raccord regard : Les plans montrent d’abord un personnage qui regarde, puis ce qu’il voit. Le deuxième plan est montré du point de vue du personnage: on dit qu’il est en «caméra subjective».
Angles
L’angle plat :
Le caméscope filme le sujet sur un plan horizontal à hauteur d’homme, de face, de 3/4 face, de profil, de 3/4 dos ou de dos.
La plongée (P) :
L’axe optique de la caméra est dirigé vers le bas. La caméra domine le sujet filmé ce qui a pour effet de le réduire, voire de l’écraser.
La contre-plongée (CP) :
L’axe optique de la caméra est dirigé vers le haut. La caméra, située en dessous du sujet, le magnifie.
Mouvements de caméra
Le panoramique :
Le caméscope pivote d’un certain angle sur son axe optique sans bouger l’appareil de place fixé sur un socle. Le panoramique peut-être horizontal (balayage horizontal du caméscope de gauche à droite ou inversement), vertical (balayage vertical de bas en haut ou inversement), ou oblique.
Le travelling :
Mouvement d’un caméscope mobile sur un rail lors d’une prise de vue ou porté par le cadreur qui se déplace. Le travelling peut être latéral, avant, arrière, circulaire, curviligne ou vertical.
Le zoom :
Travelling optique obtenu par la variation de la distance focale. Le caméscope reste fixe, mais la focale de l’objectif varie. Il peut être avant ou arrière. Contrairement au travelling qui permet de garder toute sa profondeur de champ à l’image, un zoom avant en faisant varier la focale, diminue également la profondeur de champ (moins de netteté). Le zoom avant procure également un effet d’écrasement, l’image est aplatie et n’a plus aucun relief.
Point de vue
Le point de vue objectif :
La vision n’est rapportée au regard d’aucun des personnages : c’est le regard de l’observateur invisible que l’on peut référer à celui du cadreur.
Le point de vue subjectif :
C’est la vision « par ». Le spectateur « voit » par les yeux du personnage et est en conséquence complètement intégré au contenu du film. Ce processus d’identification est particulièrement utilisé dans le cinéma Policier et Fantastique.
Le point de vue semi-subjectif :
C’est la vision « avec ». Le spectateur « voit » avec le personnage qui est « en amorce » à l’image (tête en 3/4 dos ou tout autre partie du corps) et est en conséquence partiellement intégré au contenu du film.
Sons
Le son « in » :
La source du son (voix, bruit, musique) est visible à l’écran. Pour les paroles, on parlera de « voix-in ». Pour la musique, on parlera de musique de scène (ou source sonore intra-diégètique) : la musique prend sa source " dans " le film, souvent parce que dans ce cas-là, elle renvoie au contexte qu’elle permet de caractériser : musique de saloon dans les westerns, personnages écoutant une musique en rapport avec leur situation, évoquant un souvenir, etc…
Le son « out » (ou hors champ) :
La source du son n’est pas visible à l’écran mais peut être située dans l’espace-temps de la scène. L’intérêt peut être de créer un effet de "focalisation", "d’enfermement" : on entend le personnage autour de celui qui est à l’écran mais on ne lui accorde pas d’importance ; importe la situation du personnage présent à l’écran et la perception qu’il a de ce qui l’entoure référence au hors champ (sons et images). L’idée qu’il faut avoir en tête, c’est que la voix hors champ donne à deviner un espace extérieur à celui de l’écran et alors selon le contexte, cette ouverture sur le hors champ est à interpréter.
Le son « off » :
La source est située dans un autre espace-temps que celui qui est représenté à l’écran.
C’est le cas de la musique de fosse (ou source sonore extra-diégètique) : elle colle à l’image. Soit elle la renforce (effet de redondance) soit elle fournit des informations (ex : musique inquiétante quand apparaissent des personnages négatifs, tristesse pour certains personnages, etc...). C’est aussi le cas de la « voix-off » : l’émetteur de la « voix-off » peut être présent à l’image mais ne parle pas à l’écran (ses lèvres ne bougent pas). L’émetteur peut aussi être absent de l’image et fait ou non partie de l’histoire. Son rôle est d’influer sur le sens de l’image avec deux possibilités : soit elle abonde dans le sens de l’image et il y a adéquation entre la « voix-off » et l’image, soit au contraire, elle est en rupture avec l’image et impose donc une distance par rapport à l’image.